NOuREDDINE
BENHAMED
Dorée Algérie
Coincé entre un passage étroit, une femme face à son destin.
Un visage pale, des douleurs, des regards, des expressions.
Une femme dont l’habille et on OR regard le future.
La belle femme par sa posture imposante "تجذب الأنظار" .
Entouré par des êtres qui ressemble ni a des diables, ni a des humains, mais qui disent long sur tout le mal qui peuvent faire par leurs image :
Une tragédie vécue par un peuple qu’on a voulu aliéner à jamais.
Un peuple dont on a spolié terre, richesse et identité.
La jolie jeune femme est une Algérie.
Une Algérie rayonnante, plein de promesse et qui déborde d’énergie.
La jeune jolie femme est une Algérie.
Une Algérie qui porte dans son ventre plein d’espoir.
Des pates de cochon sur du sang de ceux qui ont sacrifié leur vie pour cette belle Algérie.
Le travail s’inscrit dans la continuité de ma démarche.
Entre Agitation et Propagande né le terme Agitprop.
Agitprop, est un terme, une conception que je suis entrain d’expérimenter et développer dans les arts visuels.
Agitprop, c’est agir et faire réagir celle/celui qui n'a jamais vu, jamais entendu un monde agité qui arrive, et dans lequel la place de l’esthétique, de la sensibilité et du sens n’est pas du tout assurée.
Agitprop c’est aussi un travail de mémoire pour les générations futures.
Agitprop sera un travail libre et de liberté, où la politique n’est que prétexte, rien qu’un instrument de propagande devant un mécanisme plus complexe mais accessible à tout le monde… celui du bien, du beau et du vrai.
Je suis SISYPHE
« Si tu parles, tu meurs. Si tu te tais, tu meurs. Alors, dit et meurs. »
Tahar Djaout
Ce faire taire,
Mentir,
Pourrir,
Voler,
Tuer,
Trahir,
Détourner,
Corrompre, s’approprié et rompre avec l’opinion publique.
Je vais vous parler d’un cœur qui souffre d’avoir perdu la foi.
Errant sans fin dans la nuit sans espérance.
Ici, dans ce beau bled, il n’y a pas d’étoiles.
Ici, dans ce beau bled, il n’y a pas d’espoirs.
Ici, dans ce beau bled, nous somme raides.
Ici, dans ce beau bled, nous somme immaculés.
Ici, nous somme pas encore devenu un Mythe.
Ici, nous somme pas encore devenu des Héros.
Je vais vous parler aussi d’un héro devenu mythe qui a pris sa destinée en mains pour vivre libre :
Sisyphe selon Camus
Camus envisage Sisyphe comme un héros qui se rebelle contre les lois et qui endosse la responsabilité de son acte. Au lieu de maudire les dieux, Sisyphe décide de vivre son châtiment, en toute conscience. Par ce choix, Sisyphe s'affranchit des dieux et devient libre de vivre la destinée qu'il s'est choisi. Chaque instant de cette vie difficile lui appartient. Il n'est plus condamné à monter le rocher, il choisit de le faire et devient maître de son destin. Le travail sans fin de Sisyphe, c'est l'existence humaine, la vie de l'Homme. Cette vie, chacun peut la subir ou la faire sienne. Chacun peut être passif ou, comme Sisyphe, mordre à pleines dents dans chacun des instants qui la composent…
On a compris déjà que Sisyphe est le héros absurde. Il l'est autant par ses passions que par son tourment. Son mépris des dieux, sa haine de la mort et sa passion pour la vie, lui ont valu ce supplice indicible où tout l'être s'emploie à ne rien achever. C'est le prix qu'il faut payer pour les passions de cette terre. On ne nous dit rien sur Sisyphe aux enfers. Les mythes sont faits pour que l'imagination les anime. Pour celui-ci, on voit seulement tout l'effort d'un corps tendu pour soulever l'énorme pierre, la rouler et l'aider à gravir une pente cent fois recommencée; on voit le visage crispé, la joue collée contre la pierre, le secours d'une épaule qui reçoit la masse couverte de glaise, d'un pied qui la cale, la reprise à bout de bras, la sûreté toute humaine de deux mains pleines de terre. Tout au bout de ce long effort mesuré par l'espace sans ciel et le temps sans profondeur, le but est atteint. Sisyphe regarde alors la pierre dévaler en quelques instants vers ce monde inférieur d'où il faudra la remonter vers les sommets. Il redescend dans la plaine.
Si ce mythe est tragique, c'est que son héros est conscient. Où serait en effet sa peine, si à chaque pas l'espoir de réussir le soutenait? Aujourd’hui nous somme du même sort, on subit les mêmes conditions, on s’épuise tous les jours de notre vie, aux mêmes tâches et ce destin n'est pas moins absurde. Mais il n'est tragique qu'aux rares moments où il devient conscient. Sisyphe, prolétaire des dieux, impuissant et révolté connaît toute l'étendue de sa misérable condition: c'est à elle qu'il pense pendant sa descente. La clairvoyance qui devait faire son tourment consomme du même coup sa victoire. Il n'est pas de destin qui ne se surmonte par le mépris.
Dans mon travail j’ai dessiné Sisyphe portant la pierre, comme on porte un fardeau de désespoir, un deuil, toute un monde de misère sur le dos.
Je tire ainsi de l'absurde trois conséquences qui sont ma révolte, ma liberté et ma passion. Par le seul jeu de la conscience, je transforme en règle de vie ce qui était invitation à la mort -et je refuse la tyrannie.
Ce qui précède définit seulement une façon de penser. Maintenant, il s'agit de vivre.
Une pensé à Nora Nedjaï
Mehdi Benaïssa
Ryad Hartouf
Et a tout les autres libres échouées par l’incompréhension des uns et par l’incompétence des autres.
Victimes de l'indifférence
« On ne s’arrache pas de l’enfance, qu’elle ait été heureuse ou malheureuse ; les origines frappent le subconscient comme on le dit d’une médaille. »
Louis NUCERA.
Baker
Hamza
Yasmin
Omar ou Tammer
Ce que j’ai vu ma bouleversé, par la force de ces images, en une fraction de seconde l’on peut comprendre la vie de ces personnes.
Regardez- les dans les yeux…
Regardez leurs traits … leurs visages ….
Regardez ces gens, les voir dans cet état, l’on ne peut résister, regardez des visages si jeune, si frêle vivant dans le supplice, chaque personne qui meurt, c’est un morceau de tout le monde qui meurt.
Qu’ils viennent d’Irak, de Syrie, de la Libye ou d’ailleurs, c’est toujours le même regard, un regard calqué par la même condition humaine.
Pour rendre la démarche plus sensible, j’ai eu recours à des photos qui circulaient sur la toile et sur la sincérité de mon art j’ai pris les moins choquantes.
Ce travail s’est réalisé en alliant des montages photos, des collages et autres matériaux visuels, un travail qui se veut dénoncer l’hypocrisie de celui qui regarde indifféremment la propagande médiatique.
Antipathie
Violence
Barbarie
Des corps humains disséqués
Tout le monde doit attentivement observer ces images, pour renouer à la médiocrité de notre espèce
Je ne m’attarderai point sur la manière dont ce projet s’est construit, ce qui m’intéresse le plus dans ce canevas c’est la condition humaine acceptée en tant que telle par le spectateur qui reste inerte.
Par cet hommage, je voulais construire une nouvelle façon d’observer afin de mieux mesurer notre hypersensibilité.
Par cet hommage, je voulais crée des liens entre les choses, lier la beauté des âmes et la cruauté de la réalité, la diversité de la haine et la complexité de l’amour.
Regarder est une vérité qui ne se manifeste que pour le vrai spectateur, la vérité est une chose visuelle pour celui qui prend le temps de bien la regarder.
A la croisée des chemins
« Mon fils pose devant moi sa palette de couleurs Et me demande de lui dessiner un oiseau. Je plonge le pinceau dans la couleur grise Et lui dessine un carré Avec des barreaux et un cadenas. Mon fils me dit, tout surpris : Mais c’est une prison, père, Ne sais-tu donc pas dessiner un oiseau ? Je lui dis : Mon fils, excuse-moi, Je ne sais plus comment sont faits les oiseaux. Mon fils pose devant moi ses crayons de couleurs Et me demande de lui dessiner la mer. Je prends un crayon mine Et lui dessine un cercle noir. Mon fils me dit : Mais c’est un cercle noir, père, Ne sais-tu donc pas que la mer est bleue ? Je lui dis : écoute, mon fils, Jadis, je savais très bien dessiner les mers, Mais on m’a confisqué ma canne à pêche, On m’a pris mon bateau, On m’a interdit toute relation avec la couleur bleue, Et avec le poisson de la liberté. Mon fils pose devant moi son cahier de dessin Et me demande de lui dessiner un épi de blé. Je prends un crayon Et lui dessine un revolver. Mon fils se moque de mon ignorance Et me dit, tout étonné : Ne fais-tu donc pas la différence Entre un épi de blé et un revolver ? Je lui réponds : écoute, mon fils, Je savais jadis comment était fait l’épi de blé, Comment était la galette de pain, Comment était la rose, Mais en ce temps métallique, Où les arbres de la forêt Se sont enrôlés dans la milice Où la rose est en tenue léopard, En ce temps d’épis armés, D’oiseaux armés, De culture armée, Je n’achète pas une galette de pain Sans y trouver un revolver, Je ne cueille pas une rose dans un bosquet Sans qu’elle ne me menace de son arme, Je ne feuillette pas un livre dans une librairie Sans qu’il n’explose entre mes mains. Mon fils s’assoit sur le bord de mon lit Et me demande de lui réciter un poème. Je verse une larme sur l’oreiller. Il la ramasse et me dit : Mais c’est une larme, père, et non un poème, Je lui dis : Quand tu seras grand Et que tu liras la somme de la poésie arabe, Tu sauras que le mot et la larme sont frère et sœur Et que le poème arabe N’est qu’une larme qui coule entre les doigts. Mon fils pose devant moi sa boîte de couleurs Et me demande de lui dessiner une patrie. Le pinceau tremble dans ma main Et je fonds en larmes »
Poésie amère
de Nizar KABBANI
To be or not to be William SHAKESPEARE.
« Etre, ou ne pas être, c'est là la question. Y a-t-il plus de noblesse d'âme à subir la fronde et les flèches de la fortune outrageante, ou bien à s'armer contre une mer de douleurs et à l'arrêter par une révolte ? Mourir... dormir, rien de plus ;... et dire que par ce sommeil nous mettons fin aux maux du cœur et aux mille tortures naturelles qui sont le legs de la chair : c'est là un dénouement qu'on doit souhaiter avec ferveur. Mourir... dormir, dormir ! Peut-être rêver ! Oui, là est l'embarras. Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la mort, quand nous sommes débarrassés de l'étreinte de cette vie ? Voilà qui doit nous arrêter. C'est cette réflexion-là qui nous vaut la calamité d'une si longue existence. Qui, en effet, voudrait supporter les flagellations, et les dédains du monde, l'injure de l'oppresseur, l'humiliation de la pauvreté, les angoisses de l'amour méprisé, les lenteurs de la loi, l'insolence du pouvoir, et les rebuffades que le mérite résigné reçoit d'hommes indignes, s'il pouvait en être quitte avec un simple poinçon ?. Qui voudrait porter ces fardeaux, grogner et suer sous une vie accablante, si la crainte de quelque chose après la mort, de cette région inexplorée, d'où nul voyageur ne revient, ne troublait la volonté, et ne nous faisait supporter les maux que nous avons par peur de nous lancer dans ceux que nous ne connaissons pas ?. Ainsi la conscience fait de nous tous des lâches ; ainsi les couleurs natives de la résolution blêmissent sous les pâles reflets de la pensée ; ainsi les entreprises les plus énergiques et les plus importantes se détournent de leur cours, à cette idée, et perdent le nom d'action... Doucement, maintenant ! »
Etre, ou ne pas être, est une méditation sur la vie et sur la mort, un choix ultime entre vivre ou mourir, la mort elle peut être physique mais aussi dans l’âme, psychique, intellectuel…elle peut être pour Hamlet, pour Vous, elle peut être pour Nous, comme elle peut être pour toi, ou moi…
Un lien mystérieux entre effroi métaphysique et éthique. Shakespeare nous invite à nous interroger sur la façon dont notre perception de la mort est liée à la façon dont nous conduisons notre vie.